mardi 14 avril 2009

Unintitled 1

J’ai pleuré de ne pas me sentir chez moi

J’ai pleuré de les savoir malheureux

J’ai pleuré de ne pas être là quand elle est heureuse

J’ai pleuré de m’être perdue dans ce que je suis

J’ai pleuré sur cette chanson

J’ai pleuré en me relevant pour l’écrire

J’ai pleuré sans trop savoir pourquoi

J’ai pleuré en tombant sur vos mots d’amitié

J’ai pleuré pour ces choses pas si importantes

J’ai pleuré parce que je me sentais heureuse depuis trop longtemps

J’ai pleuré d’en pleurer, les yeux grands ouverts sur l’obscurité.


Je me sens coupable de ce message nocturne, mais demain est un autre jour et peut-être qu’alors je l’effacerai, comme on efface d’un geste tremblant une larme sur sa joue.



Après tout, nous ne sommes que l’accumulation de pensées dérisoires.


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Effacer, laisser ? Je me le suis demandé à l'instant même où j'ai mis en ligne ce billet. Quand je me suis recouchée, je me sentais déjà mieux, comme vidée de ces maux anonymes qui m'accablaient sans raison. Écrire, un exutoire que je ne délaisse depuis bien trop longtemps.

En fermant les yeux, j'ai entendu un oiseau chanter dans les montagnes, appelant l'aube.

En jetant un coup d'œil sur cet article aujourd'hui, j'ai vu d'abord "2 petits mots doux comme George", puis 3, puis 4. Supprimer ça, ça serait aussi supprimer ces petites marques d'affection qui me redonnent le sourire, alors non, je n'effacerais rien.

Peut-être qu'en ce moment vous trouvez que je ma la joue assez 'sensible' comme fille. Vous n'auriez sûrement pas tord, il faut que je soigne ça !

dimanche 5 avril 2009

Going nowhere.


Encore un bol d’air frais à Saintes avant de repartir mercredi pour le Liban, avec l’autre partie de la famille. Saintes, cette petite ville dont on a vite fait le tour et où les retraités semblent nombreux.

Je suis passée par mon lycée, où j’ai croisé une marée de visages inconnus. Je suis allée chercher mon bac et moi qui pensait repartir avec un simple bout de papier jeté sur le coin d’un bureau, on m’a tendu une enveloppe une simple enveloppe marron tamponnée « admission en 6ème » dans laquelle toute ma scolarité depuis la fin du primaire est contenue. 7 ans de ma vie scolaire résumés là, bulletins, décisions de fin d’année, appréciations des profs, tout cela avec mon diplôme du bac et ses airs solennels de victoire. Un petit salut de mes années révolues qui semblent me dire qu’avec ce bout de papier orné d’une couronne de laurier, tout se termine ici. Maintenant à toi de te débrouiller, de te lancer dans une nouvelle vie. Nous, on en a fini avec toi.

Un air de nostalgie mais le soleil me sourit. Tout commence ici.


A l’Orangerie, crêpes, gaufres, glaces et bonbons multicolores ont reprit leur manège. Sortir les tables et les chaises devant les grandes vitres que j’ai longuement lavées au soleil, sentir l’odeur du bois du comptoir agrandit, regarder la pâte jaune qui se dore sur les crêpières, boire un café au coin d’une table en regardant les enfants courir derrière des bulles en savon dans le parc. Autant de choses que j’apprécie toujours autant avec ma tante et ma grand-mère, trois génération féminines réunies derrière le comptoir.

Je suis repartie pour Paris, avec ma valise remplie à ras bord comme à chaque fois. Toujours le même trajet éternel entre le TER et ses airs de vacances à la mer et le TGV à la gare d’Angoulême. Un beau TGV, de ceux qui ont des sièges colorés qui paraissent si confortables. Pas grand monde dans ce compartiment, tant mieux, je suis seule dans mon coin et je peux prendre toute la place que je veux pour une traditionnelle séance cinéma. Rien de tel qu’un film dans le train, lovée dans un siège. Parfois un coup d’œil porté au paysage qui se déroule.

Les gens sont calmes dans le wagon. Tous semblent détendus. Ce n’est pas toujours le cas dans le TGV mais parfois, comme à cet instant, le train semble être devenu pour quelques heures une bulle intemporelle. Prendre le temps de finir ou de commencer un bouquin, fermer les yeux en écoutant de la musique, regarder défiler les plaines… Une sensation d’apaisement que j’aimerais parfois pouvoir retrouver dans le métro parisien, souvent en vain. Poitiers est en approche et autour on s’agite. La voix du conducteur est blasée et maussade, le calme part en éclats comme les bulles de savon dans les mains des enfants du jardin public. Dans quelques heures Paris la belle, que je retrouve avec autant de joie que les premières fois.


Dans quelques jours, direction le Liban et le soleil… Qui voudra une tranche de soleil dans une carte postale ?