mardi 16 juin 2009

But if you wanna leave

Je vis au cœur d'une immense gare. Les gens se croisent, se saluent, partent, s’oublient, reviennent. Le train les mène vers des endroits inconnus et quand ils reviendront, ils auront connu ces lieux. Toutes ces personnes qui se (re)connaissent s’éclatent, s’éparpillent chacun dans un bout de vie. Parfois on s’accompagne mais on sait qu’un jour viendra où nous serons seuls. Puis, remplacés, nous remplacerons nous même ceux qui nous manquent ou nous les attendrons au bout du quai, le sourire en forme de retrouvailles. La vie défile en nous emportant dans son tourbillon de hasards. Elle nous échappe, nous nargue, nous laisse de côté puis nous offre une opportunité, nous laisse entrevoir des pans d’étranger pour nous emmener plus loin.
Mes prochaines destinations sont faites d'incertitudes et de peurs. J'agrippe souvent les vieux billets qui hantent mes poches comme dans un geste de mélancolie, presque de désir. Ils sont cornés, pliés, inutilisables, et la place qui m'était attribuée s'est effacée. Mais j'aime savoir leurs vestiges proches de mon être, même s'ils sont parfois aussi lourd que les galets sur une plage.


Mais rien ne me fera regretter, je sais que j'ai choisi le bon train.